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reste de bien montez et armez, il les envoye avec un bon almanach où sont toutes les foires du monde, changeans d’accoustremens et de chevaux.

Forme de logement.

Quand ils logent en quelque bourgade, c’est tousjours avec la permission des seigneurs du pays ou des plus apparens des lieux37. Leur departement est en quelque grange ou logis inhabité38.

Là, le capitaine, leur donne quartier et à chacun mesnage en son coing à part.

Ils prennent fort peu auprès du lieu où ils sont logez ; mais aux prochaines parroisses ils font rage de desrober et crochetter les fermetures39, et, s’ils


37. Il en est encore ainsi pour ceux du Pays-Basque. « Leurs demeures, dit M. Francisque-Michel, sont, pendant les plus rigoureuses saisons, les troncs d’arbres creusés, les cabanes des pasteurs abandonnées, les granges isolées. » (Id.., p. 139.)

38. « Ils sont restés platement flatteurs pour les riches habitants des pays où ils viennent camper ; ils caressent pour détourner les soupçons et voler plus à l’aise. Quand une bohémienne est enceinte dans le Pays-Basque, le couple se hâte de s’installer auprès de quelque riche maison, espérant que le maître les prendra en amitié et voudra bien être le parrain de l’enfant, ce qui, en effet, a lieu quelquefois. » (Francisque-Michel, Le Pays-Basque, 1857, in-8 p. 141.)

39. Ils étoient fort experts pour ce crochetage des buffets et autres coffres. V. Le baron de Fæneste, édit. P. Mérimée,