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toit simple blesche4, et sortoit de pechonnerie5, toutefois entervoit le gourd6, et delisberasme d’aller en Poictou, faisant estat d’y estre jusqu’après vendanges. Mon compagnon me disoit que j’eusse beaucoup gaigné à l’entrée des vignes pour mettre en escrit les charges dez raisins. On appelle ce mestier escarter.

Comme l’autheur fit paction avec ce blesche.

J’avois desrobé cinquante cinq sols à ma mère ; je dis à mon compagnon que nous serions à moitié. Il me respond que sa balle valoit quatre livres


est resté comme synonyme de filou dans l’argot d’aujourd’hui. Cameloter s’y prend aussi toujours dans le sens de gueuser, marchander. Le mot tout populaire de camelote, pour mauvaise marchandise, en est venu. Plus loin, une note de l’auteur achèvera l’explication des mots coesme, mercelot, blesche, pechon.

4. C’étoit le grade inférieur dans la confrérie. Il est parlé des blesches et coësmelotiers, ainsi que du langage auquel on s’initioit avec eux et des cérémonies qu’ils pratiquoient, dans le 3e Discours, qui se trouve à la suite du curieux livret Le jargon ou Langage de l’argot réformé, etc., Lyon, Nicolas Gye, 1634, in-12. Nous avons déjà trouvé le mot blesche employé pour bohémien, t. 5, p. 271. Huet le fait venir de l’espagnol bellaco, vellaco, altération du nom des Valaques, qui passoient alors pour d’assez mauvaises gens. Nous avions aussi dans le même sens le mot veillac : V. le baron de Fæneste, édit. elzev., p. 268. On dit encore à Orléans vaillaq, pour mauvais garnement.

5. Apprentissage.

6. Entendoit la fourberie. Gourd et enterver se trouvent dans Coquillard, édit. elzev., t. 2, p. 246, 274.