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pour trois semaines, qu’elle a obtenues par le moyen de monsieur le cardinal, avec qui elle est mieux que par le passé8La maladie du temps est une madame de Saint-Thomas9, dont l’histoire est pleine d’aventures honnestes et non honnestes, qui chante si bien les airs italiens qu’elle en fait pleurer Son Eminence, qui lui a fait avoir une pension de huit cents escus, et l’a mise en tel crédit, que c’est à l’envi qui lui fera caresse et honneur.



cardinal, où le roi se plaint aussi de Cinq-Mars. Il reproduit jusqu’aux termes d’une conversation qu’ils ont eue ensemble, et dans laquelle il lui a reproché sa paresse, « vice, dit-il, qui n’étoit bon que pour ceux du Marais ». Il y a là encore une allusion à Marion Delorme, la reine de ce quartier galant.

8. Vineuil pense, en disant cela, aux grandes brouilles qui, les années précédentes, avoient eu lieu entre la reine et le cardinal, au sujet d’une correspondance, dont celui-ci soupçonnoit l’existence, entre Anne d’Autriche et le roi d’Espagne. Il avait raison : les preuves de ces intelligences ont été retrouvées dans des papiers longtemps en la possession de M. le marquis de Bruyère-Chalabre, achetés par la Société des bibliophiles, et revendus le 29 avril 1847. On peut lire les notes qui accompagnent le Catalogue de ces documents et la préface dont M. L. de Lincy l’a fait précéder.

9. Nous ne savons quelle est cette Mme de Saint-Thomas. C’étoit sans doute quelque virtuose intrigante, comme cette Mlle Saint-Christophe, aussi grande chanteuse et fort galante, dont Pavillon parle dans ses Lettres (Œuvres, t. 1, p. 80).