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Pourroit bien estre un jour par chef-d’œuvre pendu.
Ce n’est en cela seul qu’il ose, temeraire,
Offencer ton Altesse et la veut contrefaire ;
Il est d’autres forfaicts encore convaincu :
Ce que tu porte au ventre, il l’a souvent au cu ;
On te foite devant, et luy c’est par derrière ;
Le barbier le va voir, tu vas voir la barbière,
Et, bien que vous soyez en vos maux approchans,
Les remèdes pourtant en sont bien differens.
Je les laisse à penser à tous ceux quy m’entendent,
Aux oreilles de quy ces miens carmes s’estendent,
Car cela sent le feu quy naguère allumé
Sembloit avoir desjà tout le mal consumé.
Mais passe pour ce coup, j’y reviendray peut-estre ;
Laissons là mon envie, elle est encore à naistre.
Je m’esloigne un peu trop du desseing que j’ay pris ;
Il faut que de respect je borne mes escripts.
Prince, regarde à toy : c’est une chose unique
De te voir gourmandé d’un courtaut de boutique.
Ferme-luy tes palais ; commande à tes archers,
À tes gardes du corps, à tes asnes legers,
Qu’ils luy courent dessus, et pour telle vergongne
Qu’on en fasse une enseigne11 à l’hostel de Bourgongne.
J’apprendray cependant de la fille de l’air

Ce que j’en dois savoir avant de m’en aller.

Echo, je te reviens figurer la peinture
De ce prince asne-sot dont j’ay faict la posture,
ΠTe le faire cognoistre, et par enseignemens


11. C’est-à-dire un tableau bouffon, une affiche-caricature, qu’on mettra à la porte du théâtre de l’hôtel de Bourgogne.