Page:Variétés Tome VII.djvu/356

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Eucharistie, le lundy xix septembre 158315, où fut celebrée devotement la messe, après laquelle s’acheminans de là à l’eglise de Nostre-Dame, et passant pardevant la maison de monsieur le tresorier de la dite Saincte-Chapelle et evesque de Meaux, ils furent receuz fort honnorablement par un bon nombre de gentils-hommes qui pour ce faire avoient esté ordonnez par le dit sieur tresorier, lesquels offrirent à tous les habitans pain, vin et viande, à la mesure qu’ils passoient. Et ayans faict leur devotion et chanté quelques antiennes en l’eglise Nostre-Dame, ont repris leur chemin droit à Sainct-Fiacre, chantans hymnes et cantiques à la


15. « Les 19 et 20 du dit mois de septembre, écrit L’Estoille, cinq autres compagnies de semblables penitents et pelerins vestus et accommodés, chantans et marchans de mesme façon que les precedents pour mesme occasion, habitans des villages et bourgs de Cerci, Villemarœil, Saint-Clerc, Jouarre et autres lieux de la Brie, et de Roissy en France, et firent leurs prières et offrandes à la Sainte-Chapelle, et à Notre-Dame, et à Sainte-Geneviève. En plusieurs autres endroits de Brie, Champagne, Valois et Soissonnois, se firent de plusieurs villages pareilles peregrinations et processions de lieu à autre, en grande devotion, pour mesme occasion, et encore à ce qu’il pleust à Dieu et à Nostre-Seigneur, par l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie, sa mère, que ces bonnes gens alloient prians et invoquans par leurs cantiques et oraisons, appaiser son ire et preserver le pauvre peuple de la contagion de la peste, qui fut aspre et grande par tout ce royaume, nommement à Paris et aux environs, tout au long de l’automne. »