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ment par la ville, jusques à ce qu’ils furent en la dite eglise, où ils feirent chanter une belle messe, estans tous à genoux pendant le divin service, chacun d’eux ayant leurs croix en leurs mains et un cierge ardant ; laquelle dicte, furent remerciez par messieurs les chanoines de Nostre-Dame de Paris, qui leur feirent present de luminaires et torches pour reconduire le Sainct-Sacrement de l’autel jusques en leurs païs. Pour retourner auquel ils allèrent passer à Sainct-Maur-des-Fossez, où, ayants faict leurs prières et oraisons, prindrent leur chemin pour tirer droict à Sainct-Fiacre en Brie, depuis lequel lieu, après qu’ils y furent arrivez et faict leurs devotions, ils s’en retournèrent en leurs pays. Puis le depart desquelles personnes du dit Sainct-Fiacre, les habitans de la ville de Meaux, se mettans en bon ordre et grande devotion, se sont preparez à faire procession et aller pour ce faire à Nostre-Dame de la Victoire, près de Senlis14, jusques au nombre de quinze cens, tant grands que petits. Ceux pareillement de Crecy, la Chapelle, et de quelques autres villages de la Brye, jusques au nombre de quatre mil deux cens, imitans leurs copatriaux et voisins, après avoir visité plusieurs lieux de devotion, sont enfin arrivez à la Saincte-Chapelle du Palais à Paris, conduisans comme les autres la saincte


14. L’abbaye de la Victoire, à une demi-lieue environ au levant de Senlis. Elle avoit été fondée en 1214 par Philippe-Auguste, après la bataille de Bouvines. V. Vatin, Senlis et Chantilly, 1847, in-8, p. 173.