Page:Variétés Tome VII.djvu/351

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lons, en la dite Champagne. Les habitans d’icelle ville voyant la devotion en quoy ils estoient versez, eulz esmeuz de compassion, les prierent fort si c’estoit leur plaisir de passer par la dite ville de Chalons, qu’ils les recevroient fort honorablement, dont les dits pelerins les remercièrent, disant qu’ils avoient affection d’eux en retourner en leur pays, pensant avoir accomply leur voyage, et ne vouloient entrer en la dite ville, de peur de retarder leur voyage, auquel ils avoient donné fin. Ce que voyans les habitans de la dite ville de Chalons, se retirèrent dedans icelle, en prenant congé d’eux ; les aucuns se prindrent à plourer de la compassion qu’ils avoient de les veoir en si bon ordre, prière et devotion, tellement que dès là les dits pelerins prindrent leur chemin pour retourner en leurs païs. Après la departie des dits pelerins, les habitans de Chalons se sont resoluz de faire semblable procession comme eux, avec ceux de leurs lieux circonvoisins, presque de dix lieux à la ronde, marchants nuds pieds, chantans à haute voix de fort beaux cantiques à la louange de Dieu et de la Vierge Ma-


gothique étoit chez nous d’importation allemande. Leur principal argument étoit une inscription qu’ils lisoient en latin, mais qu’il falloit lire en patois champenois, comme M. Didron s’en avisa le premier. La voici : Guichart Anthoine tos catre nos at fet. Il s’agit des piliers du rondpoint de l’église, que ce Guichart, maçon très champenois, avoit réédifiés tous quatre au 15e siècle. V. la belle introduction du livre de M. L. Dussieux : Les artistes françois à l’étranger. Paris, Gide et Baudry, 1856, gr. in-8, p. xi–xii.