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Conspiration faite en Picardie, sous fausses et meschantes
calomnies contre l’edict de pacification
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M.D.LXXVI1. In-8.

Les prelats, seigneurs, gentilshommes, capitaines, soldats, habitans des villes et plat pays de Picardie, n’estimans estre besoin de representer les preuves de leur très humble fidélité, servitude et obeissance, dont


1. Au mois de mai de cette année-là, la paix s’étant faite entre le nouveau roi Henri III et les huguenots, un édit de pacification, très favorable à ceux-ci, avoit été rendu à Paris. Le prince de Condé, l’un des chefs du parti calviniste, avoit obtenu, entre autres avantages, le droit d’occuper Péronne, ce qui privoit de son gouvernement M. d’Humières, déjà fort attaché à la maison de Lorraine. Le duc de Guise profita de cette nouvelle cause de mécontentement pour envoyer au gouverneur dépossédé la copie du traité d’union, qu’il avoit depuis long-temps élaboré, et dans lequel se trouvoient jetées les premières bases de la Sainte-Ligue. Il le prioit d’y souscrire. M. d’Humières n’eut garde d’y manquer. Sa signature entraîna celle de la plupart des gentilshommes de la noblesse picarde. On en fit grand bruit dans le parti du roi, car l’on crut voir dans cette adhésion une sorte de révolte contre la volonté royale,