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ilz ne pouvoient manquer de mettre en execution tous leurs desseins, et emporter d’iceluy royaume tout ce qu’ilz avoient à souhait d’enlever et d’avoir.

Dont à leur arrivée ayant descouvert la plus belle prinse qui fust en la ville de Paris, estans conduicts par celuy banquier de Venise qui faisoit les premières advances au Roy, appuyez de la Royne mère, s’advancèrent d’usurper et ravir les trois parts du revenu de l’hostel Dieu de Paris, sans exception de ce que le reste pourroit devenir, comme disant : « Si pour ce coup nous n’en avons assez nous prendrons le reste. » Et avec les registres changez et le numero aussi, rechangèrent les dattes pour au temps advenir ne s’appercevoir de leurs larrecins, sans avoir aucun soucy de la vie ou de la mort des pauvres malades qui y surviennent tous les jours, qui a faute d’estre traictez humainement, ceux qui pourroient eschaper y demeurent et meurent, mais non pas des Italiens, car il ne s’en trouve point de pauvres, sinon que de François qui ont esté appauvris par le pillage fait par telz goulfarins, lesquels pauvres François errans ça et là par le pays, deshabituez de leurs maisons par l’execrable outrage commis par iceux, que souz un semblant se prevaloir de telles calamitéz, ont esté si rudement traictez par ceux qui les soustenoient, qu’il a fallu que plusieurs ayent quicté la terre pour le cens. Or, Dieu ayant maintenant sceu l’insolente poursuyte que telle maligne gent exerçoient contre ses serviteurs, les a rendus esvanouys de sa lumière, s’enfuyans plus lost de nuict que de jour, sont tellement eshontez de leurs larcins si manifestes que rien plus, qui est la cause