Page:Variétés Tome VII.djvu/252

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

oreilles des François, il y avoit un jeune Parisien logé chés nous qui estudioit en medecine, en la compaignie duquel je passois une partie de mon temps. C’estoit le plus doux et le plus affable qui se vit jamais ; il m’avoit promis mariage, et mesmes nous en avions passé les patentes dans ma chambre. Maintenant à ces nouveaux troubles je ne l’ai peu retenir, et ne sçay s’il n’est point mort par les chemins ; je crains qu’il ne revienne jamais.

— Encor y a-il quelque peu d’esperance en vos affaires, respondit une de ses voisines : mais pour moy il n’y en a plus. J’avois un jeune gars qui quelquefois se venoit rafraischir chez moy et prenoit une heure de recreation en mon logis ; mais dernierement, las ! il pensoit sortir avec les autres, il fut tué d’un soldat de M. Zamet10. Si vous sçaviez combien j’en suis attristée et quelle amertume m’en est restée en l’âme, vous en seriez esmerveillée.



miers de ces condottieri allemands qui vinrent en France pendant les règnes de Charles IX et de Henri III, on ne peut rien lire de plus curieux que le livre rarissime ayant pour titre : Mémoires non encore veus du sieur Fery de Guyon, escuyer. Tournay, 1664, in-8.

10. Jean Zamet, fils légitimé du fameux financier Sébastien Zamet et de Madeleine Leclerc du Tremblay, sœur du père Joseph. Les calvimstes, contre lesquels il fut toujours un enragé guerroyeur, l’appeloient le grand Mahomet. Il fut tué à ce siége de Montpellier. (Mémoires de Bassompierre, collection Petitot, 2e série, t. 20, p. 462, et Mémoires de Pontis, ibid., t. 31, p. 369.) Son tombeau se trouvoit, avec celui de sa famille, dans la nef des Célestins de Paris. On lisoit sur l’épitaphe : « Étant mestre de camp du régiment de Picardie, il mérita la charge de maréchal de camp dans l’ar-