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Ce bon saint, delaissant son temple et ses autels6,
Abandonne le soin du reste des mortels.
Encor son entremise et sa sainte prière
Auront assez de peine à sauver ce derrière.
Son ulcère, vengeur du sang des innocens,
De leurs rudes prisons, de leurs cruels tourmens,
Ne peut quitter son maitre en luy laissant la vie,
Ny amoindrir son mal, augmentant sa folie.
Ce traitre neanmoins, en depit de son sort,
Et malgré le destin, fait un dernier effort,
Implore les secours d’une main souveraine,
Puisqu’elle a rendu son esperance vaine.
Nogent7, le plus falot de tous les favoris,
Avec un plein pouvoir est party de Paris,
Pour ravir cet ancien protecteur de la Brie,
Enlever saint Fiacre du sein de sa patrie.
Mechant ! c’etoit assez de ruiner tant d’estats,



passage de l’Hippocrate dépaysé, au sujet de cette maladie et de son opération :

Grand bien fait ce mal de saint Fiacre,
Qui veut dire autant que fi atre
Quand on vuide le sang du cul
A gens mornes comme un cocu,
A la phrenesie arrangée ;
Par le cul la teste est purgée.

6. Saint Fiacre avoit vécu en solitaire dans le diocèse de Meaux, et c’est dans cette ville que sont encore ses reliques. V. Mabillon, Acta SS. Benedict., t. 2, p. 599.

7. C’est Bautru, l’un des amuseurs du cardinal. Sa femme, qui craignoit que la reine Marie de Médicis et plus tard Mazarin ne prononçassent son nom à l’italienne, ne se faisoit appeler que madame de Nogent. (Menagiana, 1715, in-8, t. 1, p. 267. Fr. Barrière, La Cour et la ville, p. 32–33.)