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Vous ne meritez pas d’avoir part aux honneurs,
Vous n’aurez plus ce digne objet de vos labeurs :
Vos consultations ne sont que des chimères.
Pour guerir ce derrière, il faut de grands mystères.
La terre ne peut plus soulager ses douleurs,
Elle ne peut souffrir l’eclat de ses grandeurs.
Le ciel, qui seul fournit à ses hautes pensées,
Prolongera le cours de ses belles années,
Forcera les destins, fera cesser ses maux,
Luy rendra la santé pour prix de ses travaux.
Il importe fort peu que le peuple malade
Des corps resçuscitez nous presente en parade.
Retirez-vous d’icy, podagres et teigneux,
Saint Fiacre5 n’a plus de vertu dans ces lieux.
Membres cicatrisez par des anciens ulcères,
Vous n’aurez plus de quoy soulager vos misères ;



ici. Il étoit chirurgien du roi, et célèbre pour ces sortes d’opérations. Il en avoit fait une pareille à Voiture, qui l’en remercia dans ces vers :

J’ai reçu deux coups de ciseau
Dans un lieu bien loin du museau,
Dans un Landerirette.
Je m’en porte mieux, Dieu merci !
Dans un Landeriri.

Juif mourut en 1658.

5. La maladie dont souffroit le cardinal se rapprochoit de celle qu’on appeloit fic ou ficus, et que la ressemblance de son nom avec celui de saint Fiacre avoit fait placer sous l’invocation de ce patron. V. Gloss. de du Cange, au mot Ficus, t. 3, p. 280, col. 3, et Le Duchat, remarques sur le chap. 2, liv. 2, de la Confession de Sancy. On lit dans l’Etymologie des proverbes fançois de Fleury de Bellingen, p. 317, un plaisant