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se recréer, et devisans par ensemble sur le chemin des affaires du temps et de la guerre, chacun se plaignant de sa condition, quelqu’un d’entre eux rompit ces discours, et les fit deliberer d’aller jusques au bois de Vincennes, à cause qu’il y avoit


se trouvoit bien loin de là, près de l’Arsenal, où il longeoit la Seine, puis en retour les fossés de la Bastille. Le mail, planté par Henri IV, et qui est devenu le quai Morland, en occupoit une partie, et le quai des Ormes en étoit le prolongement. Les carrosses s’y promenoient en revenant de Vincennes, comme au Cours la Reine en revenant du bois de Boulogne. Il fut abandonné lorsque, vers 1670, Louis XIV eut fait planter le Cours de la porte Saint-Antoine, aujourd’hui le boulevard Beaumarchais. V. Piganiol, t. 5, p. 33, 54, et G. Brice, édit. de 1752, t. 2, p. 242. — C’est de ce Cours, voisin de l’Arsenal, qu’il est parlé dans une pièce de cette époque, la Promenade du Cours à Paris, 1630, in-8. On y lit entre autres détails :

À voir du haut de la Bastille
Tant de carrosses à la fois,
Qui ne croiroit que quatre roys
Font leur entrée en ceste ville ?…

Puis voici les reines qui viennent, et toutes les dames qui se démasquent et les saluent :

Amy, voicy venir les reines
Avec autant de majestez
Que toutes les divinitez,
Qui sortent du bois de Vincennes ;
Il faut que tant d’astres errans
Qui paroissent dessus les rangs
Deviennent fixes à leur veue :
Il se faut descouvrir icy,
Que Cloris n’est-elle veneue !
Je la verrois sans masque aussy.