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de toutes sortes, espiceries, sucres, chevaux, saleures de saumons, sardines, maquereaux, molues, bref une infinité de bons vivres et excellens ouvrages de main.

Et quand bien nous nous pourrions passer d’eux, ce que nous ne pouvons faire, encore devons-nous faire part à noz voisins de ce que nous avons, tant pour le devoir de la charité, qui nous commande de secourir autruy de ce qu’il n’a point et que nous avons, que pour entretenir une bonne amitié et intelligence avec eux. Bien seroit il bon et raisonnable de deffendre le trafic des choses non necessaires, et qui ne servent que de volupté, comme des faulses pierres, des parfums et autres choses, desquelles nous nous pourrions bien passer. Mais il faudroit que, quant aux traittes des bleds, aucunes n’en fussent accordées ny octroyées aus dits marchans, fermiers, et leurs associez, durant le temps de leurs fermes, afin que par le moyen des dites traittes et intelligences des dites fermes et marchans, les bleds ne peussent estre transportez hors du royaume ; et davantage, faire en sorte que les traittes ne fussent si liberalement accordées comme elles sont aux favoris de cour, mesme durant l’extrême cherté qui règne, afin que le transport de noz bleds ne nous amène une cherté excessive et dommageable au public.

Pour toucher le moyen de remedier à la cherté du prix des choses ausquelles les princes prennent plaisir, comme aux peinctures et pierreries, cela consiste en eux-mesmes. Et pour le moins s’ils en