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mièrement excuser la calamité du temps et les guerres que les rebelles de ce royaume ont suscitées contre le roy, qui pour la soustenir a esté, contre son bon et clement naturel, contraint de charger de


s’étoit élevé à douze. V. Guy Coquille, Hist. du Nivernois, au chapitre Assiette et naturel du Nivernois. De même pour la gabelle, dont on avoit trouvé moyen de faire un impôt fixe, comme la taille, en forçant les particuliers à manger ou à prendre une quantité de sel déterminée, ou tout au moins à payer comme s’ils le prenoient ou le mangeoient, ce dont Bodin se plaint fort dans sa République, liv. 6, ch. 2. V. aussi Journal de Henri III, 1er août 1581. Sur l’accroissement excessif des impôts à cette époque, on peut consulter avec fruit un livre paru en même temps que le Discours de du Haillan, c’est le Traité de taille, par Jean Combes ; Poitiers, 1586. — Dans la première moitié du 17e siècle, les impôts augmentèrent dans une proportion encore plus sensible. On le voit par une très intéressante et très sérieuse mazarinade : La promenade ou les entretiens d’un gentilhomme de Normandie avec un bourgeois de Paris sur le mauvais ménage des finances ; Paris, 1649, in-4. — Une élection qui, en 1628, payoit 40,000 livres pour les tailles, en payoit 200,000 en 1645 ou 1646. « Mais le roi, dit M. Moreau avec beaucoup de raison, n’en recevoit pas davantage. » (Bibliographie des mazarinades, t. 2, p. 384.) En effet, il ne falloit, en 1528, que 6,000 fr. de frais de perception, tandis qu’en 1646 « les traitants percevoient 50,000 livres pour les gages des officiers, qui ne les touchoient pas ; puis 50,000 livres de non-valeurs, à cause de la pauvreté des paroisses ; enfin 5 sous pour livre en payant le quart comptant et 50,000 livres en promesses à plusieurs termes. Les ministres traitoient de ces 50,000 livres avec des sous-fermiers à un tiers de remise. C’étoient des prête-nom. »