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des estoffes, en broderies, pourfileures, passemens, franges50, tortis, canetilles, recameures51, chenettes, bords, picqueures, arrièrepoins, et autres pratiques qu’on invente de jour à autre. Mais encore on ne se contente pas de s’en accoustrer modestement et d’en vestir les laquais et les vallets, que mesmes on le decouppe de telle sorte qu’il ne peut servir qu’à un maistre. Ce que les Turcs nous reprochent à bon droit, comme nous appellans enragez, de gaster, comme en despit de la nature et de l’art, les biens que Dieu nous donne52. Ils en ont sans comparaison plus que nous, lorsqu’ils defendent sur la vie que on osast en decoupper. Autant en advient-il pour la


sermon, moralité et farce, dont la moralité contenoit des seigneurs qui portoient le drap d’or à Credo, et emportoient leurs terres sur leurs espaules, avec autres choses morales et bonnes remonstrations ; et à la farce fut le dit Monsr Cruche, et avec ses complices, qui avoit une lanterne par laquelle voyoit toutes choses. » Maître Cruche se trouvoit déjà nommé dans les poésies de P. Grognet : De la louange et excellence des bons facteurs, mais on ne savoit ce qu’il avoit fait, et M. de Paulmy pensoit qu’il ne pouvoit avoir que son nom de remarquable. (Mélanges tirés d’une grande bibliothèque, t. 7, p. 61.)

50. Tous ces ornements sont les mêmes qui sont nommés dans l’édit de Henri III que nous avons cité plus haut.

51. Broderies, de l’italien ricamare. Les Nanni d’Udine avoient dû à leur habileté dans cette industrie le surnom de Recamatori. Le nom de Recamier en vient aussi sans doute. V. Fr. Michel, Recherches sur le commerce, la fabrication et l’usage des étoffes de soie, t. 2, p. 369.

52. Ceci est encore presque textuellement tiré du Discours de Jean Bodin.