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nent ordinairement l’un pour l’autre, de sorte que la division des finances se fait en mesmes termes de deniers ordinaires et extraordinaires.

Anciennement les deniers ordinaires s’appellent seulement ceux du domaine, qui se subdivise en muable et immuable.

L’immuable consiste en cens, rentes et autres choses payables en argent, qui ne peut changer.

Le muable est celuy qui provient des bleds, vins, volailles et autres choses dont le prix peut augmenter ou diminuer.

Les deniers extraordinaires s’appelloient tout ce qui se levoit outre le domaine, c’est-à-dire à temps, et ont receu de grandes diversitez, selon les despenses et les necessitez des affaires.

On tient que la première imposition, qui dure encores de present, fut le huitiesme du vin, soubs le règne de Chilperic, environ l’an 5803 ; l’equivallent suit après, qui est l’equipollent du sol pour livre sur toutes denrées et marchandises, qui se leva, environ l’an mil trois cens soixante, pour tirer d’Angleterre


3. Ce prélèvement du huitième, toujours en vigueur, n’avoit pas empêché un second impôt de dix sols sur chaque muid de vin, que la ville avoit établi en 1601 pour la réparation des fontaines de Paris, et que Henri IV maintint pour en employer les fonds à l’achèvement du Pont-Neuf, et ensuite à la réparation des quais. V. Félibien, Hist. de Paris, t. 5, p. 483, et notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 24, note. — En 1607, d’après la pièce donnée par la Revue rétrospective, cet impôt pour le pont de Paris, ainsi qu’il y est désigné, grevoit la généralité de Paris de 15,500 livres.