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semant d’une salle de justice pour la recherche des malversations des officiers de justice sera moings necessaire. Le fruict que j’en veux tirer est tel : vous supprimerez quant et quant les offices de ceux qui seront attaincts et convaincus d’avoir malversé en leurs charges, et, en ce faisant, ne sera besoin d’autre fonds pour indemniser les depossedés que de bon nombre de galères, dans lesquelles vous assignerés à chacun de mes galans ung estat de mesme ordinaire de rames. Ô ! que c’est ung beau moyen pour reduire à centuries tant de legions innombrables de juges ! Pour le quatriesme, la cure en est bien si aysée que, sans vous donner la peyne de supprimer nommement ceste peste, il suffist de la suspendre pour trois ans pour en abolir à jamais la memoire. Reste seulement à mettre hors d’interest les casuites, qui se trouvent avoir avancé une notable somme, à ce qu’on dict. J’ay leur remboursement tout prest si Votre Majesté erige la chambre dont est question, et me donne, sans consequance, ad tempus et par commission, ung estat de tresorier des amandes qui se leveront sur les condamnez. C’est à ce dernier point, Sire, que visent tous ceux qui desirent le restablissement de la justice en son premier et ancien lustre, et son exercice aussi rond, entier et prompt qu’il estoit du temps de nos ayeux ; car de conserver la paulète39, exterminer les espices et augmenter les gages des officiers, ce seroit, à vray dire, nous faire tomber de


39. La première chose demandée aux États de 1614 fut la suppression de la paulette ; mais on ne s’entendit pas sur cette proposition entre la noblesse, qui l’avoit pourtant