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——-Elle ne dict jamais Holà !

Tant que j’aye tiré à la dernière goute.

——-Que s’il me reste encor du cœur,
Comme je fus vaillant à ce doux exercice,
——-Ou qu’elle manque de liqueur,
Je vay au changement sans qu’elle entre en caprice.

——-Car, lassé de ces doux esbats,
Pendant qu’en ce beau jeu je la baise et me joue,
——-Souvent elle me jette en bas
Et me montre le cul, auquel je fais la moue.

——-J’ayme mieux, pour passer mon temps,
De ces grosses dondons aux humeurs bien remplies ;
——-Ces petites sans passe-temps,
Estant seiches trop tot, me semblent moins jolies.

——-Faictes tous l’amour comme moy ;
Beuvons, chantons, rions : la bouteille est remplie.
——-C’est estre ladre, sur ma foy,
De ne pas la vuider, la voyant si jolie.

Autre chanson à boire.

Quy vit jamais une rigueur pareille
À la rigueur que je souffre en aimant ?
Un feu me brusle et me va consumant,
Et, si je n’avois ma bouteille,
Je fusse mort il y a vingt ans.

J’ay beau souffrir et plaindre ma malaise,
Philis pourtant est pleine de rigueur,