Tant que j’aye tiré à la dernière goute.
Comme je fus vaillant à ce doux exercice,
Ou qu’elle manque de liqueur,
Je vay au changement sans qu’elle entre en caprice.
Pendant qu’en ce beau jeu je la baise et me joue,
Souvent elle me jette en bas
Et me montre le cul, auquel je fais la moue.
De ces grosses dondons aux humeurs bien remplies ;
Ces petites sans passe-temps,
Estant seiches trop tot, me semblent moins jolies.
Beuvons, chantons, rions : la bouteille est remplie.
C’est estre ladre, sur ma foy,
De ne pas la vuider, la voyant si jolie.
Autre chanson à boire.
Quy vit jamais une rigueur pareille
À la rigueur que je souffre en aimant ?
Un feu me brusle et me va consumant,
Et, si je n’avois ma bouteille,
Je fusse mort il y a vingt ans.
J’ay beau souffrir et plaindre ma malaise,
Philis pourtant est pleine de rigueur,