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police dudit Chambery, le prist et l’arresta prisonnier12 ; et, l’ayant retenu quelque temps, le parlement de Dijon en fut adverty, qui l’envoya querir et fit apporter toutes les informations qui estoient faites contre ledit Carrefour, tant à Auxerre, Vezelay que ailleurs, sur lesquelles et autres crimes desquels il estoit chargé il a esté condamné à estre rompu vif avec son vallet par arrest dudit Parlement, qui fut executé le douziesme decembre dernier 1622, en laquelle execution ledit Carrefour s’est montré resolu autant qu’il a esté pendant sa vie : car, quoy qu’il eust grand nombre de complices, quelques adjurations qu’on luy ait peu faire et remonstrances de son père confesseur, il n’a voulu accuser aucun de sesdits complices, et dit qu’il se contentoit de souffrir la mort et qu’il ne vouloit estre cause que d’autres mourussent. Voilà l’abbregé de la vie et de la mort dudit Carrefour.



12. Dans la Prise du capitaine Carfour, etc., son arrestation est racontée tout autrement. C’est dans un cabaret des environs de Fontainebleau qu’on l’auroit saisi, après une rixe avec un gentilhomme languedocien qui se faisoit gloire d’appartenir au roi, et à qui le bandit auroit répliqué que lui, Carrefour, n’appartenoit qu’à lui-même. On en seroit venu aux mains, et Carrefour, saisi par les gens de la suite du Languedocien, puis reconnu par un des paysans accouru au bruit, auroit été livré à la justice. Le récit donné ici a plus de vraisemblance et doit être le seul vrai.