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sa sorte. Les derniers mouvemens estans arrivez5, il fut trouver feu madame la duchesse de Nyvernois, de laquelle il tira subtilement quatre cens pistoles6 pour louer une compagnie de carabins7 qu’il mit sur pied, fort bien montez et esquipez ; et, ayant eu


vaillant et hardy capitaine », et qui, les guerres finies, s’étoit rendu « par depit et necessité bandoulier des montaignes et environs ». (Nouvelles de Des Périers, p. 279, Bibliothèque elzevirienne.)

5. Les troubles de la régence de Marie de Médicis durant les années 1616 et 1617.

6. Pendant que le duc de Nevers, l’un des rebelles, tenoit en échec l’armée du roi devant Rethel, sa femme se préparoit à une vive résistance dans le Nivernois. De Nevers, où elle s’étoit surtout fortifiée, elle organisoit la défense, amassant des troupes, de l’argent, des munitions de guerre, et mettant dans son parti tous les gentilshommes de la province. On voit que tous les alliés lui étoient bons, puisqu’elle recherche ici l’aide du brigand Carrefour.

7. C’étoit une milice très décriée, où ceux qui servoient étoient moins soldats que bandits. D’Aubigné fait du mot carabinage un synonyme de félonie (Baron de Fæneste, liv. 3, ch. 23), et l’on sait que Pechon de Ruby l’a glissé dans le titre de son petit livre sur les matoiseries soldatesques et autres. Le Duchat veut reconnoître dans ces carabins les soldats calabriens qui, en 1465, servoient dans l’armée des princes ligués contre Louis XI, et dont, selon la chronique scandaleuse, on faisoit déjà si peu de cas alors. Il en fut pris vingt-quatre, qui, menés sur le marché de Paris, y furent vendus sur le pied de 6 sous 6 deniers parisis la pièce. Tavannes, dans ses Mémoires (Coll. Michaud, p. 74), veut, au contraire, que le mot carabin soit un souvenir des croisades et vienne de carra (soldat) et bei (du Seigneur). Au XVIIe siècle, on appeloit par mo-