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Satyre sur la barbe
de monsieur le President Molé
1.

Je chante d’un chant satirique
Une laide barbe cynique,
La barbe et le menton barbu
De Molé, juge corrompu ;
Barbe sale, barbe vilaine !
Barbe infame, barbe inhumaine,
Barbe qu’a fait un partisan
Aux frais du pauvre paysan ;


1. Cette mazarinade se trouve avec le titre qu’elle porte ici dans le Tableau de la vie et du gouvernement de messieurs les cardinaux Richelieu et Mazarin, etc. ; Cologne, P. Marteau, 1694, in-12, p. 286–289. On la trouve imprimée à part sous le titre de l’Illustre barbe D. C. en vers burlesques (S. l. n. d.), 4 pages, et sous celui-ci : Poème sur la barbe du prem. presid. ; Bruxelles, 1649, 6 pages. — La barbe de Mathieu Molé étoit, en effet, très fameuse ; le surnom par lequel on le désignoit souvent lui en étoit venu. « Le visage de la cour, dit Larroque, se moque de la braverie (Châteauneuf) et du chien au grand collier (Seguier), disant que la Grand’Barbe (Molé) ne fait le philosophe ni l’homme d’État, et que le vent lui souffle du derrière. » (Cité par M. Moreau, Bibliographie des Mazarinades, t. 1, p. 9. )