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car ils en font renvoy, non pas aux enquestes, mais à leurs clercs. »

En la mesme rue demeurent quatre autres personnages de mesme qualité, qui sont aussi remarquables pour les cornes que ceux de la rue Quinquempoix27. Il est vray que l’un d’eux se recompense d’un autre costé, car, par artifice et contre le gré de sa femme, il faict en sorte d’avoir de belles servantes, ce qui n’est pas tant reprehensible qu’une sienne action toute recente envers l’un de ses clercs. Je croy qu’elle luy fut inspirée par les furies infernales, car, avant faict trelantan­tan avec une certaine brunette, sa malice affectée donna ordre que le pauvre clerc mist aussi fremin dans le bissac, d’où s’ensuit la perfection d’une petite creaturette, laquelle, venue avant terme à compter du jour que le niais avoit esté leurré, l’on le fait constituer prisonnier, supposant contre verité qu’il avoit fait ce dont il n’avoit peut estre fait qu’une oreille28, tellement qu’estant jaune, il a fallu cracher au bassin29, et


27. Il paroît décidément que cette pauvre rue Quincampoix avoit les maris trompés en partage. Tallemant, ayant eu à la nommer dans son historiette de Scudéry, met en note : « On l’appelle aussi la rue des Cocus. » (Édit. in-12, t. 9, p. 146.) On la surnommoit encore rue des Mauvaises-Paroles. V. notre édit. des Caquets de l’Accouchée, p. 11.

28. Allusion au conte du Faiseur d’oreilles, que la 3e des Cent Nouvelles nouvelles et le 11e des Contes de des Périers avoient popularisé bien avant La Fontaine.

29. Sur les indemnités que le père supposé de l’enfant devoit payer à la servante engrossée, V. notre t. 1, p. 319–320, note.