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pesché de s’efforcer de le decrier à l’un d’une façon, l’autre d’une autre, sans pouvoir dire pourquoy ny fonder sa malignité sur autre chose que sur un simple mescontentement non causé. Il est vray qu’autrement il s’esloigneroit de l’influence quasi particulière à ceux de son pays, en quoy toutesfois sa gloire et sa presomption le rendent tant soit peu excusable.

Mais, à ce que je voy, compagnons, ma prolixité vous est ennuyeuse ; vous en avez du subjet ; aussi vous promets-je, pourveu que vous vouliez me donner encor tant soit peu d’audience, une livre de


leville, qui en avoit pâti, en a fait la description piteuse et sommaire dans cette pièce monorime qu’il intitule : la Bonne Journée, et à la suite de laquelle il écrivit en note : « Cette petite folie est à peu près le seul fruit que j’aie retiré de quatre à cinq ans de cléricature :

Un pauvre clerc du Parlement,
Arraché du lit brusquement
Comme il dormoit profondément,
Gagne l’étude tristement,
Y griffonne un appointement
Qu’il ose interrompre un moment
Pour déjeuner sommairement.
En revanche, écrit longuement,
Dîne à trois heures sobrement,
Sort au dessert discrètement,
Reprend la plume promptement
Jusqu’à dix heures… seulement,
Lors va souper légèrement ;
Puis au sixième lestement
Grimpe, et se couche froidement
Dans un lit fait Dieu sait comment !
Dort, et n’est heureux qu’en dormant…
Ah ! pauvre clerc du Parlement !