Page:Variétés Tome VI.djvu/251

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

——––Je vais chercher une autre terre
——––Pour m’exemter de leur courroux.
——––Adieu, je sors de cette ville.
Qu’on me rompe les os si je revois Paris !
Quoy ! je demeurerois en ce maudit pays,
——––Où la vertu n’a point d’asile,
——––Et qui ne se trouve fertile
Qu’en putains, qu’en bigots et qu’en malins esprits !
——––Le sejour m’en seroit funeste ;
——––Je m’en vais chercher d’autres gens,
——––De peur qu’avec ces habitans
——––Le peu de vertu qui me reste

——––Ne m’abandonne en peu de temps9.



buée la vertu de cette eau minérale, très efficace contre toute espèce de galle.

9. Ce retranchement des fêtes fut une mesure qui n’eut pas long-temps son exécution, ou qui ne diminua pas assez le nombre des chômages. En 1678, quand parut le 8e livre de ses fables, La Fontaine pouvoit encore faire dire par le savetier au financier :

.  .  .  .  .  .  .  .  .  Le mal est que toujours
(Et sans cela nos gains seroient assez honnêtes),
Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours
—-Qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes ;
L’une fait tort à l’autre, et monsieur le curé
De quelque nouveau saint charge toujours son prône.

Voltaire, devenu agriculteur, voulut aussi restituer au travail ces jours voués à l’oisiveté et à la débauche sous prétexte de religion. Il en écrivit nettement au pape : « Ma destinée, lit-on dans sa lettre du 21 juin 1661 à d’Argental, est de bafouer Rome et de la faire servir à mes petites volontés… Je fais donc une belle requête au Saint-Père, je demande… une belle bulle pour moi tout seul, portant