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——––Le bon saint Joseph paroît triste
——––Du tort qu’on luy fait aujourd’hui,
——––Et soutient que saint Jean-Baptiste,

Dont on feste le jour, ne vaut pas mieux que luy.

——––Eh quoy ! disent les Innocens5,
——––Quoy ! souffrirons-nous que l’eglise,
Qui nous chôma toujours, aujourd’huy nous meprise ?
Ne valons-nous pas bien autant que saint Laurent ?
S’il repandit son sang, nous versâmes le nôtre,
Nous avons tous souffert autant que pas un autre ;
——––Pourquoy n’aurons-nous plus d’encens ?
——––Ne seroit-ce point que la France,
——––Qui ne vit plus dans l’innocence,
——––Ne peut souffrir les Innocens ?

——––Tous les patrons de confrerie
——––Ont fait un bon serment entr’eux
——––De n’exaucer jamais nos vœux,
——––Puisque leur feste est abolie.
Si saint Roch une fois nous oste son secours6,


5. La fête des Innocents, qui se célébroit le 28 décembre, avoit aussi été retranchée. Nous lisons dans les stances déjà citées, où il est fait allusion à la suppression des auvents de maisons, « qui, avançant trop dans les rues, obscurcissoient le dedans des boutiques et empêchoient, la nuit, la clarté des lanternes », suppression qui fut ordonnée en même temps que le retranchement des fêtes :

Les festes supprimer, retrancher les auvents
——--Est une police nouvelle ;
——--Pour moy, je la tiens criminelle,
D’attaquer sans pitié les petits Innocents.

6. Nous lisons dans les stances citées tout à l’heure :

——--Du bienheureux monsieur saint Roch,