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——––Et fait des loix en notre Eglise,

——––Comme le roi fait des edits.

——––Dans ce maudit tems on retranche
——––La fête de beaucoup de saints,
——––Et c’est justement que je crains
——––Qu’on ne reforme le dimanche.
—–Pourquoy jadis festions-nous saint Thomas3,
Ou pourquoy maintenant ne le festons-nous pas ?
——––D’où vient ce changement etrange ?
En voicy la raison : aujourd’huy le clergé
——––Pretend qu’un apôtre et qu’un ange
——––Ne peuvent rien sans son congé.

——––Les saints, jaloux les uns des autres,
——––Vont avoir un procès bien grand :
——––Un evangeliste pretend
——––Valoir autant que les apôtres4 ;
Saint Marc ne peut souffrir ces abus inouïs,
Il veut estre festé comme on feste saint Louis ;


3. Des stances sur le même sujet, qui se trouvent dans le Recueil de Maurepas (t. 3, p. 17–20), parlent aussi de la suppression de la fête de saint Thomas. Ce patron, dont le nom étoit écrit en rouge sur les almanachs, comme celui de tous les saints dont on chômoit la fête, ne fut plus à l’avenir écrit qu’en noir ; ce qui fait dire :

——--Dans cette commune disgrace
——--Tout le monde plaint saint Thomas,
——--Et nous le verrons, quoi qu’il fasse,
En changer de couleur sur tous les almanachs.

4. Les fêtes d’évangélistes avoient en effet été supprimées. On lit dans les stances que je viens de citer :

——--Saint Luc, fidèle evangeliste,
——--Saint Marc, faisant même metier,
——--Ne se verront plus sur la liste.