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succession ne vous echappe. Le Marechal ayant appris du marquis le peu de succès qu’il avoit eu dans ses remonstrances, il s’adressa au Roi50, qui commanda à l’heure même à l’Archevêque de se retirer dans son archevêché51, ce qui fut fait. Le Prelat, prenant le temps qu’on accommodoit toutes choses pour son depart, fut dire Adieu à la marquise, laquelle il conjura de se souvenir que c’etoit pour l’amour d’Elle qu’il alloit souffrir l’exil.

Scarron.

Si j’etois sensible aux maux des vivans, je le serois beaucoup à la douleur de ce bon Prelat, le voyant forcé à s’eloigner d’une nièce qui fait tous ses plaisirs. N’avez-vous pas laissé quelque autre Cochon Mitré là haut ? Les recits que vous m’avez faits sont divertissans.

L’abbé Furetière.

Il n’y a point d’Evêque, ni d’Archevêque, ni de


Barbezieux reglera l’Etat,
Soucré remplacera Turenne,
L’abbe vise au cardinalat ;
Pour Courtenvaux, j’en suis en peine ;
Il est sot et de mauvais air :

Nous n’en ferons qu’un duc et pair.

50. Il s’adressoit bien : Louis XIV n’avoit jamais aimé l’archevêque de Reims.

51. Si sa passion n’en eût pas souffert, l’archevêque n’eût pas vu là une bien terrible disgrâce. Il habitoit Reims de bon cœur : « Assez resident chaque année, dit Saint-Simon (t. 8, p. 126) ; gouvernant et visitant son diocèse, qui étoit le mieux reglé du royaume, et pourvu d’excellents sujets de tous genres, qu’il savoit choisir et s’attacher. »