Page:Variétés Tome VI.djvu/240

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant rendu amoureux de sa Nièce d’Aumont47, femme du marquis de Crequi, il resolut de s’etablir auprès d’elle sur les ruines de son Mari. Il lui declara donc que son Mari etoit amoureux ailleurs, et, ayant jetté le trouble dans son esprit par cette nouvelle : « Que vous êtes folle, Madame, lui dit-il, de vous en fâcher, comme si vous n’aviez pas à lui rendre le change ! S’il a fait une Maîtresse, vous n’avez qu’à faire un galant : l’un vaudra bien l’autre, et je crois que c’est là le meilleur conseil qu’on vous puisse donner.

Scarron.

Ah ! pauvre marquise, je te vas bientôt voir cochonnée. Achevez, je vous prie, que je voye la fin de la comedie.

L’abbé Furetière.

La marquise ne topa point à la proposition ; au contraire, elle fut fort surprise de voir son Oncle dans ces sentimens, lui qui devoit l’en détourner si


il faut toujours se défier des femmes, et surtout des dévotes. »

47. Elle étoit née, comme Villequier, du mariage du duc d’Aumont avec Madeleine Le Tellier. Comme Mme d’Aumont, sa belle-mère, elle avoit les apparences de la vertu, mais les apparences seules.

–––La Crequi veut faire
–––La dame d’honneur,
–––Une mine austère,
–––Un air de hauteur :
–––Ce sont là les preuves
Que l’on a de sa vertu,
––––––Lanturlu.
Qu(Recueil Maurepas, t. 7, p, 403.)