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dans lequel leurs violentes passions les vont precipiter, ne laissent pas de les suivre avec le mesme visage que si elles alloient les faire participant des honneurs d’un celèbre triomphe.

L’obstination des Rochelois donne assez de lumière à ceste verité, qui, soubs pretexte de mettre tous ceux de sa suitte en liberté, en a privez un bon nombre de la vie et fait abismer leurs ames aux creux des enfers, où elles sont reduictes en une horrible et perpetuelle servitude.

Elle a changé en un neant leur souveraineté pretendue, et, cependant qu’ils s’amusoient à forger de la monnoye2, ils ne consideroient pas que ceste furie marquoit leurs ames à son coing pour les rendre là-bas de meilleur alloy et en faire un payement aux diables, desquels elle avoit emprunté les artificieuses inventions avec lesquelles elle avoit tant pris de peine pour les perdre.

Ainsi ceux qui mettoient l’esperance de leur con-


dite ville, depuis le commencement du mois d’octobre jusqu’à sa réduction. À Paris, chez Charles Hulpeau, sur le pont Sainct-Michel, à l’Ancre double, et à sa boutique dans la grand salle du Palais, 1638, avec permission ; in-8. Il existe entre les deux pièces, pour quelques détails de l’étrange tarif qu’elles donnent l’une et l’autre, des différences que nous signalerons au passage.

2. Ceci prouveroit que les Rochellois fabriquèrent une monnoie ayant cours dans leur ville pendant le siége, comme cela s’est très souvent pratiqué. Les pièces en sont, à ce qu’il paroît, devenues très rares, car Tobiesen Duby et M. Cartier ne les mentionnent pas dans leurs curieux travaux sur les Monnoies obsidionales et de nécessité.