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temps que je l’esperois le plus2, la Parque a coupé la trame de mes jours un peu plus avant qu’au milieu de ma course3.

Scarron.

Oh ! vous soyez le bien venu, Monsieur l’Abbé ! Vous ne serez pas icy tout à fait comme dans Paris, mais aussi vous y entendrez moins de tabut4 et de tracas. Au reste, je ne sçai ce que c’est ni de procez, ni de maladie, ni de maltote, depuis que j’y suis. Comment vous y trouvez-vous ?

L’abbé Furetière.

Je n’y ai pas encore senti de froid. Pour si bien fourré que je fusse là haut, j’y etois presque toujours transi durant six mois.

Scarron.

Je vous repons que le froid ne vous rendra jamais transi dans ces bas lieux ; ceux qui font les esprits-forts là haut ne courent pas risque de se morfondre dans ces climats : on y est un peu plus chaudement que dans ceux de la zone torride. Il n’y a pas long-


bliothèque. » — En 1850, M. Chenu a donné une édition du Cochon mitré à 110 exemplaires.

2. Furetière étoit, comme on sait, abbé de Chalivoy ; je ne sache pas qu’il fût en passe d’un évêché quand il mourut.

3. Nous avons déjà dit qu’il mourut le 14 mai 1688. Il avoit 68 ans.

4. Bruit, vacarme. On trouve dans Montaigne (liv. 3, chap. 10) l’expression : un tabut de valets.