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au chapeau, ni rien qui fasse reconnoître la difference du sexe. Je ne sçai si je suis homme ou femme, car, lorsque je me tâte, je ne trouve rien.



juif, qui étoit de ses amis et qu’on acheta, l’auroit livré, toujours d’après l’auteur de la Bastille dévoilée, aux agents de la police françoise, et La Bretonnière seroit venu expier son libelle par trente ans de captivité dans la cage de fer du Mont Saint-Michel. Nodier, qui en avoit possédé un des rares exemplaires, vendu 21 fr. à sa première vente, en 1837, et 118 à la seconde, en 1830, et qui, en dernier lieu, n’en possédoit plus qu’une copie manuscrite, s’en tenoit, comme Barbier, à ce qu’avoit dit l’auteur de la Bastille. Il attribuoit le Cochon mitré à Fr. de La Bretonnière (Description raisonnée d’une jolie collection de livres, p. 419, nº 1027). Le Ducatiana le met au contraire sur le compte d’un nommé Chavigny, sans dire ce qui autorise son opinion. Ainsi, à ce sujet rien de certain, sinon peut-être que tout le monde s’est trompé. C’est l’avis de M. Leber : « Il y a, dit-il dans son livre sur l’État réel de la Presse et des Pamphlets depuis François Ier jusqu’à Louis XIV (p. 111), beaucoup d’erreurs dans ce qu’on a écrit sur l’auteur de cette infamie et sur sa punition. » Dans le Catalogue de sa Bibliothèque (t. 2, p. 324, nº 4478), M. Leber avoit déjà parlé de ces erreurs, et, de plus, il les avoit prouvées, en faisant voir que tout le roman qui se lit dans la note de la Bastille dévoilée est un emprunt fait à la Musique du Diable, ou le Mercure Galant dévalisé (Paris, 1711, in-12, p. 60). Tout s’y trouve en effet raconté de la bouche même de l’auteur du Cochon mitré. Il n’oublie rien que de dire son nom. C’est dans la note de la Bastille dévoilée que La Bretonnière est nommé pour la première fois, et, sans doute, fort gratuitement. M. Leber argue de la date de 1711, qui est celle de la Musique du Diable, que l’auteur du Cochon ne dut pas rester trente ans en prison, puisqu’on le donne pour mort dans