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berté à tous sorciers, enchanteurs et autres devinateurs, de tenir libres escholes ès chambres de vostre Louvre, et mesme dans vostre cabinet, à chacun d’iceux une heure le jour, pour mieux vous en instruire2.

Vous sçavez bien qu’avez obligé vostre ame à tels gens.

Vous sçavez bien qu’ils vous ont donné un esprit familier en jouyssance, tiré du nombre de soixante


les paroisses de Paris qu’il avoit fait faire une croix de nouveau, semblable à celle qu’on avoit dérobée l’année précédente, et qu’en icelle il avoit fait enchasser une partie d’une grande pièce de la vraie croix gardée au tresor de la sainte chapelle, et pour que dans la semaine sainte chacun l’allât baiser et adorer, comme de coutume ; de quoi le peuple de Paris fut fort joyeux et content. » À ce propos, Sablier, qui rapporte le fait dans ses Variétés amusantes (1765, in-8, t. 1, p. 25), ajoute : « Il me paroît que le peuple étoit bien simple d’en croire Henri III et Catherine. » Je suis bien de son avis.

2. En cette même année parut un petit livre ayant pour titre : Les sorcelleries de Henri de Valois et les oblations qu’il faisoit au diable dans le bois de Vincennes, avec la figure des demons d’argent doré ausquels il faisoit ses offrandes, et lesquels se voyent encore en celle ville ; Didier-Millot, près la porte St-Jacques, 1589. Ce livret a été réimprimé dans les Preuves du Journal de l’Estoille, t. III, p. 369 et suiv. Il y est dit de Henri III et de d’Épernon : « Lesquels quasi publiquement faisoient profession de la sorcellerie » ; puis encore, qu’en outre des deux figures, on trouva « une peau d’enfant, laquelle etoit courroyée, et sur icelle y avoit aussi plusieurs mots de sorcellerie et divers caractères, dont l’intelligence n’est requise aux catholiques ».