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mouvant, de l’avis de notre conseil, et de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, nous avons, par notre present edit, perpetuel et irrevocable, eteint et supprimé, eteignons et supprimons, à compter du premier de ce mois, les charges de capitaines des levrettes de notre chambre et des levriers de Champagne, vacantes comme dit est. Voulons en consequence que les gages et autres attributions desdites charges, pour lesquelles ledit sieur de Vassan, dernier pourvu d’icelles, etoit employé, tant sur l’etat de notre venerie, sous le titre de capitaine des levriers de Champagne2, que sur celui de notre argenterie, menus-plaisirs et affaires de notre chambre, sous le titre de capitaine des


dit assez — un capitaine des levrettes de la chambre, ayant 2,466 livres de gage. Chaque porte-chaise n’en avoit que 800. La charge supprimée ici devoit dater de Louis XIII, qui avoit mis à la mode les petits levriers d’Angleterre pour la chasse du lapin. Sélincourt, dans son Parfait chasseur (1683), parle de ceux que ce prince avoit fait dresser et qu’il lançoit dans la petite garenne placée au bout du jardin des Tuileries. Je ne sais qui fut alors capitaine des levrettes, mais, comme on le voit, sa charge lui survécut ; elle se multiplia même : car, lorsqu’on créa les maisons du comte de Provence et du comte d’Artois, par édits des mois d’avril 1771 et octobre 1773, on les pourvut l’un et l’autre d’un capitaine des levrettes, aux gages de 1,000 livres, tandis que le maître de mathématiques n’en avoit que 200, et le premier peintre 600 !

2. Les levriers de Champagne passoient pour être les plus vigoureux et les plus vites du monde, comme dit Sélincourt. On les employoit pour la grande chasse, comme les levriers d’Angleterre pour la petite.