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bien d’autrui et de l’honneur du prochain, sans épargner sacré ni profane.

Des moyens de parvenir à cette fin.

D. Par quels moyens parvient-il à cette fin ?

R. Par quatre moyens, sçavoir : l’infidelité, tromperie, haine et mechantes actions.

D. Qu’entendez-vous par l’infidelité ?

R. J’entends que le Normand ne garde jamais la parole qu’il a promise.

D. Que devons-nous croire du Normand ?

R. Que c’est le plus grand fourbe du monde.

D. Expliquez-nous ce mot de fourbe ?

R. C’est-à-dire qu’il est naturellement trompeur.

D. Comment trompeur ?

R. C’est en proferant des paroles contraires aux pensées de son cœur, louant par paroles ceux qu’il blâme en lui-même, flattant et caressant ceux qu’il aime le moins, baisant ceux qu’il dechire par ses fausses impostures comme un Judas, aplaudissant les discours d’autrui, pour exciter à les continuer, afin d’en tirer une mauvaise consequence.

D. Vous dites que le Normand parvient à la haine ?

R. Oui ; mais il faut entendre comment, parce-que, quand le Normand haït quelqu’un, il ne lui decouvre pas sa haine ouvertement ; au contraire, il la dissimule et retient dans son cœur, il flatte et loue celui qu’il haït le plus, et le baiser du Normand est un veritable signe de la haine qu’il a dans son cœur.