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ce moment on voit sortir d’un cabinet prochain, d’où l’on pouvoit facilement tout voir et tout entendre ce qui se passoit dans la chambre de Theador, on voit sortir, dis-je, Palmis, l’oncle, avec une bourse à la main qui contenoit deux mille ecus en or. « Ah ! mon cher neveu, s’ecria-t-il, que je suis content de vous, puisque, par obéissance, vous avez eu assez de force, ainsi que je l’avois souhaité, pour ne donner pendant deux heures à votre chère epouse que des Zest et des Pouf, malgré la sincère tendresse et l’attachement passionné que vous avez pour elle ! Voicy la recompense que je vous ay promise : certes vous l’avez bien gagnée. » Theador parut tout autre ; il presenta cette bourse à Cephise, qui, quoyqu’elle la receut avec joye, fut encore bien plus sensiblement touchée de voir que son cher epoux avoit, au lieu de folie, autant de sagesse que d’amour. Chacun se retira fort content, et ceux qui restèrent dans la chambre ne le furent pas moins.

Approbation.

J’ay lu, par ordre de Monsieur le lieutenant general de police, une historiette du temps, qui a pour titre : Zest Pouf, dont on peut permettre l’impression. À Paris, ce vingt-trois mars 1711. — Passart2.

Veu l’approbation du sieur Passart, permis d’im-


2. Nous avons déjà rencontré ce nom de Passart ; il est bon de nous expliquer à ce sujet. C’est le masque derrière lequel se cachoit l’abbé Chérier, « gros rejoui, dit Piron, qui n’avoit de bréviaire que la bouteille, et d’autre bénéfice