À tous en general.
Mars estoit sans second en toutes ses batailles ;
Il ne pouvoit forcer les cœurs ny les murailles
Des huguenots mutins, et n’eust pas eu du bon
Sans Louys de Bourbon.
Ce Louys est un roy des plus grands de la terre ;
Il tient de Jupiter le sceptre et le tonnerre,
Et fait trembler de peur plus de quatre fois l’an
Pampelone et Milan.
La ville qu’autresfois s’est montrée imprenable,
Aux forces de ce roy n’a pas esté tenable,
Ny tant d’autres encor qui l’avoient dedaigné
N’y ont guères gaigné.
L’estranger qui menace et qui n’ose paroistre
Au front de son envie, a bien sceu recognoistre
Que la France a un roy qui, comme les Cesars,
Ne craint point les hasards.
Vous donc tous qui devez en chacune province
Servir fidellement vostre souverain prince,
Gardez-vous desormais de faire aucun faux bon
À Louys de Bourbon.
François Poumerol, son arquebusier.
Monseigneur, je vous offre et vous supplie prendre
En vostre sauf-conduit
Ce discours qui mal fait va faire honteux reprendre
Celuy qui l’a produit.