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en mesme moulle ; mais l’esprit seullement leur donne le pois et le pris, et particullièrement ceux qui ont recherché l’invention des feux d’artifices, invention estimée par toutes les nations du monde, puisque aux choses memorables et aux actions les plus celebres, c’est l’ame des passetemps et le plaisir le plus estimé, puisque c’est celuy de nostre roy3. Aussi en ce jour heureux de Sainct-Cosme, pour lequel cest artifice avoit esté destiné et differé en consideration du voyage de Sa Majesté, où il s’agist de la commune resjouissance des François


faire saisir par le bailli de l’Arsenal toutes espèces d’artifices qui se trouveroient chez les merciers et autres particuliers qui s’ingéreroient d’en faire et d’en vendre ». (Guide des corps des marchands, 1766, in-12, p. 160.) En outre de ces artificiers du roi, il y avoit celui de l’Hôtel-de-Ville, qui étoit aux gages de la ville de Paris, avec lettres « qui étoient marques de sa charge ». Il devoit, dans les occasions de réjouissance, faire tous les feux de la ville, tels que, par exemple, le feu de la Saint-Jean, que le roi devoit venir allumer lui-même. Louis XIII alluma celui de 1620.

2. C’est ainsi qu’on appeloit alors et qu’on auroit toujours dû nommer la rue Tiquetonne, puisqu’en effet elle eut pour parrain, au XIVe siècle, le riche boulanger Rogier Quiquetonne.

3. Les feux d’artifice étoient en effet fort à la mode alors. On se les permettoit même dans les couvents lorsqu’il s’agissoit de cérémonies un peu importantes, telles que canonisations de saints ou de saintes. Les fêtes de la canonisation de sainte Thérèse furent pour les carmes l’occasion de réjouissances de cette espèce. V. notre édit. des Caquets de l’Accouchée, p. 48–49, note, et Dreux du Radier, Récréations historiques, t. 2, p. 183.