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M. Colbert.

Il a peché en trahissant le sang du juste.

M. Seguier11.

Prenez-le, et jugez-le selon vostre loy.

Le premier President.

Je suis innocent du sang du juste et en lave mes mains12.

M. Bernard13.

Je ne trouve pas de preuve assez convainquante.

M. Boucheraud14.

Bienheureux celuy qui ne se trouve pas en la compagnie des mechans !



Fouquet, dont le plan détaillé fut trouvé dans ses papiers, et qui, selon M. P. Clément, à qui l’on doit la publication de cette curieuse pièce, fut, malgré les dénégations du surintendant, la véritable cause de sa condamnation. V. le travail de M. Clément sur Fouquet (le Correspondant, 25 avril 1845, p. 257 et suiv.) V. aussi la lettre de Mme de Sévigné du 4 décembre 1664.

11. Le chancelier, président de la chambre de justice devant laquelle avoit été renvoyé Fouquet.

12. Il n’eut point en effet à prendre part au procès.

13. L’un des vingt-deux juges du surintendant, vota pour le bannissement.

14. C’est Boucherat, alors maître des requêtes et depuis chancelier. Il étoit de la commission chargée de la poursuite du procès. C’est lui qui avoit été chargé de mettre les scellés chez le surintendant. Mme de Sévigné se moque du chancelier, qui tous les jours se faisoit faire la leçon par Boucherat.