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Miracle grand d’estre, en l’avril molet
De vos beaux ans, lumière en Chastelet,
Pour dissiper l’obscur des circonstances.

Pour dissiper l’obscur Jacques de Fonteny.

L’Œuf de Pasques ou pascal.

Je vous invoque, ô Dioscures,
Miraculeuses genitures,
Fils d’un œuf, et Helène aussy,
Qui fut de Paris le soucy ;


un autre présent accompagnoit celui-là et le faisoit passer, quoi que ce fût aussi, mais dans un genre bien différent, un ouvrage de Fonteny : « Le dit Fonteny, ajoute l’Estoille, m’a donné pour mes estrennes un plat de marrons de sa façon, dans un petit plat de faïence, si bien faict qu’il n’y a celui qui ne les prenne pour vrais marrons, tant ils sont bien contrefaits près du naturel, se rencontrant plus heureux en cest ouvrage qu’en celuy des anagrammes. » Quelques semaines après, Fonteny, qui avoit encore quelque présent de vers à se faire pardonner, gratifia l’Estoille de la même manière. « Fonteni le boiteux, écrit celui-ci, m’a donné ce jour (20 fév. 1607) un plat artificiel de sa façon, de poires cuites au four, qui est bien la chose la mieux faite et la plus approchante du naturel qui se puisse voir. Il m’a donné aussi son Œnigme de la cloche. » — Mon ami M. de Montaiglon, frappé comme moi de ces deux passages de l’Estoille qui nous font connoître un imitateur de Palissy très intéressant et très imprévu, pense, avec raison, que la grande F placée sous une assiette de fruits émaillée faisant partie de la collection des faïences du musée du Louvre pourroit bien être l’initiale de notre Fonteny.