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leurs voisins, s’ils vivent avec bon exemple et vivent avec reputation dans le quartier ;

S’ils sont infirmes ou malades, pour y estre pourveu par les charitez des paroisses ;

S’ils ont des filles en hazard, pour en prevenir le mal, leur procurer quelque condition, apprentissage ou retraitte2.

Il faut prendre garde aux surprises et artifices des pauvres qui veulent passer pour vrais pauvres honteux, n’estans de la qualité, ou lorsqu’ils en abusent, ce qui merite grand examen, parce qu’ils ont les aumosnes de ceux qui sont veritables pauvres.

Les principales marques, et qui les doivent exclure et faire rayer du rolle, sont les suivantes :

1º Lorsqu’ils se rendent mandians de mandicité publique ou de secrette qui eclatte : car le pauvre honteux est celuy qui vit chrestiennement, qui ne peut gagner sa vie, et qui a la honte sur le front pour ne l’oser demander3 ;



2. Les jeunes filles pauvres étoient surtout placées, sitôt qu’elles avoient douze ans, dans les ateliers de dentelle de Bicêtre. V. Sauval, Antiq. de Paris, liv. 5, chapitre Hôpital général. — Olier, qui étoit curé de Saint-Sulpice en 1648, prenoit soin de placer en apprentissage chez les maîtres artisans les orphelins de sa paroisse. C’est lui aussi qui avoit ouvert, dans la rue du Vieux-Colombier, la maison des Orphelines. V. Monteil, Traité de matériaux manuscrits, t. 2, p. 5.

3. La Police des pauvres de G. Montaigne, curieuse pièce des premières années du XVIIe siècle, que nous donnerons dans un prochain volume, parle de ces mendiants qui prenoient la place des bons pauvres et qu’il falloit chasser de Paris. « Il est défendu à toutes personnes de mendier à Pa-