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Bon forgeron de son mestier
S’exerce à forger une teste :
Si Boudan, ce sçavant graveur,
Est de vray le père et l’autheur
De son nom et de sa naissance,
Ce beau nom qui va triomphant
Signale autant sa suffisance

Que l’estre de son propre enfant.



de leurs maris. Somaize connut cette dernière pièce, et y fit allusion dans sa comédie des Veritables Pretieuses (Paris, Jean Ribou, 1660, in-12). On y voit un poëte qui vient réciter le commencement d’une tragédie intitulée : La Mort de Lustucru, lapidé par les femmes. Le médecin céphalique trouve où se venger à son tour de ces pédantes. Quelqu’un lui ménage une apparition, où il leur dit bel et bien leur fait ; voici le titre de cette pièce d’outre-tombe : L’ombre de Lustucru apparue aux Précieuses, avec l’histoire de dame Lustucrue sa femme, qui raccommode les testes des méchants maris, s. l. n. d., in-4º. « Eh ! quoi ! précieuses à la mode, leur dit-il entre autres choses, avez-vous cru que je sois sorty de ce monde-cy pour n’y plus revenir ?… Reformez vostre chaussure trop haute et trop estroite, et fort incommode pour aller gagner les pardons, desquels vous avez tant besoin. Ne portez plus de si riches habits, parce qu’on diroit que l’estuy vaut mieux que ce qu’il renferme. Vous n’estes pas toutes si belles que vous croyez : vostre miroir vous en peut dire la vérité, et quelquefois les petites boettes de vostre cabinet vous fournissent une beauté empruntée qui ne passe point avec vous dans vostre lict, et que vous laissez le soir sur la toilette. » Remarquons en passant que Boileau, dans sa 10e satire, a dit plus tard presque textuellement la même chose :

Attends, discret mari, que la belle en cornette,
Le soir ait étalé son teint sur sa toilette,