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De ceste heure, venant sur le jour, elle creut encor de telle sorte, que ceux lesquels pensoyent estre bien asseurez ès chambres ou estages plus hauts que ne venoit le cours de ceste eau, furent incontinent contraints saillir dehors, craignans la ruyne des maisons, les uns à nage, desquels les moins foibles, soit pour la force de l’eau precipitée et inaccessible, furent incontinent submergez par la fureur et violence de ces ondes, et les autres, pensans y demeurer sauves, furent preservez et quelques-uns trouvez à demy noyez et prests à expirer4.

Ce ravage a fait tomber es dits faulxbourgs plus de soixante maisons5 dessoubz lesquelles ont esté


4. « Il y eut, dit Du Breul, vingt-cinq personnes, tant hommes que femmes et petits enfants, que noyées, que tuées et accablées sous les ruines ; quarante qui furent seulement blessées, quantité de bétail noyé et perdu. »

5. L’inondation s’étendit, selon Du Breul, jusqu’au couvent de Sainte-Claire, occupé par les cordelières de Saint-Marcel, c’est-à-dire par conséquent jusqu’au no 95 de la rue de Loursine. Le Pont-aux-Tripes, jeté sur la Bièvre, entre les nos 166 et 168 de la rue Mouffetard, et qui marquoit le point de jonction des deux bras de la petite rivière, fut renversé, ainsi qu’un certain nombre de maisons. On lit soixante ici. Du Breul va moins loin : il n’en compte que douze. « Et enfin, ajoute-t-il, tous les dommages que fist cette subite inondation furent estimez à peu prez à soixante mil escus, non compris et evaluez les autres degats et ravages qu’elle fist aux villages voisins. » Selon Sauval (t. 1, p. 210), l’eau dépava Saint-Médard, et l’église des Cordelières. En 1573, une inondation de la même rivière avoit détruit les murs du couvent du Val-Parfond, le Val-de-Grâce (Félibien, Preuves, t. 4, p. 835).