Page:Variétés Tome IX.djvu/48

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que les Espagnols en semoyent le bruict à leur avantage, sur ceste maxime qu’à mal exploiter il n’est que de bien escrire, je me suis senti obligé à vous en mander la verité.

Les Espagnols sont de tout temps mal voulus des Portugais, et leur histoire moderne nous apprend qu’ils ont porté leur animosité jusques au Nouveau-Monde, au partage duquel ils ne se sont jamais pu accorder, bien que le S. Siége s’en soit meslé. Mais ceste haine est venuë à son comble lorsque les Espagnols se sont rendus maîtres du Portugal, aneantissans les beaux priviléges de ceste grande province, et mesmes lorsqu’ils ont changé leur liberté en des citadelles, le moyen ordinaire dont se servent les Espagnols pour retenir sous leur domination les peuples par force, puisqu’ils ne le peuvent par amour.

La garnison espagnole qui estoit dans la citadelle de Lisbonne s’estant voulu égayer dans la ville et


ment lutté, par tous les moyens possibles, pour que le Portugal n’eût d’autre roi qu’un prince portugais. On sait qu’après avoir tout tenté pour arracher son pays à la domination espagnole, D. Antonio mourut à la peine en 1595, ne laissant que ses prétentions pour héritage à son fils. D. Cristovao fut le seul qui resta en France. Nous savions qu’il y étoit encore en 1632, car cette année-là du Moustier fit son portrait. (V. notre volume Un Prétendant portugais au XVIe siècle, 1852, in-12, p. 44, 85, 95.) La date de la pièce reproduite ici prouve que l’année suivante il s’y trouvoit encore. Il y vivoit d’une pension que lui faisoit le roi, comme on peut le voir par une pièce que possédoit M. de Joursanvault. (V. le Catalogue de sa collection, 1re partie, p. 35, no 257.)