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La princesse au teint de saffran,
La Nayade qui dans sa chambre
Tient une fontaine d’eau d’ambre,
Et le chaste Dieu des jardins
Parmy ses lys et ses jasmins ;
Quand, renversant le cours des choses,
Il a faict des metamorphoses
À rendre vierge Combalet,
870La femme d’un maistre mulet,
Alors les celestes puissances
N’ont pu souffrir ses insolences :
On a veu cet audacieux
Hay de la terre et des cieux,
On a veu ses palmes fanées
Depuis le cours de trois années ;
Dieu ne reglant pas ses desseins,
Ils ont paru des songes vains :
Car vouloir vaincre l’Allemagne
880Et dompter la maison d’Espagne,
En laissant perir nos soldats
Victorieux aux Pays-Bas,
En consumant l’or des finances
Dans l’esclat des magnificences,
C’est montrer qu’il n’a plus de sens
Que pour perdre les Innocents56 ;
En prodiguant pour ses duchesses
De quoy munir ses forteresses,
En amassant de grands tresors
890Dedans le Havre et autres ports,
En laissant dans les autres villes



56. Ces deux vers manquent dans l’édition in-4o.