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ledit deposant respondit qu’ouy, d’autant plus qu’il connoissoit parfaitement les enfants de ladite dame de Longueil.

Ledit deposant dit de plus qu’il y a huit ou neuf ans qu’il a connu ladite dame de Longueil, et que depuis ce temps-là elle lui a fait voir des lettres escrites par les Pères Mansuet et Gallé, confesseurs du duc et de la duchesse de York, avec lesquels elle avoit un particulier commerce de lettres, et qu’elle passoit souvent d’Angleterre en France, et de France en Angleterre.

Ledit deposant declare aussi que les superstitions de l’Eglise romaine, et le cruel traitement des protestants en France, joint avec l’infame supposition du prince de Galles, l’ont fait prendre incessamment la resolution d’abjurer lesdites superstitions pour embrasser la pureté de l’Evangile ; et, pour cet effet, s’est rendu à Dieppe au mois d’octobre 1688 pour passer en Angleterre, mais en ayant esté empesché par le lieutenant de l’amirauté et par le procureur du roy, il fut obligé de retourner à Paris, et il en partit le 25 du mois de mars suivant, se rendit à Calais, où ayant aussi esté empesché de passer, il se rendit à Nieuport, d’où il passa heureusement en Angleterre, et abjura aussitôt ladite religion romaine entre les mains de M. Allix, qui lui estoit connu pour un fameux ministre, comme il paroît par le certificat qu’il a donné au deposant, qui marque qu’il a fait son adjuration le 21 avril 1689.

Ledit deposant declare derechef que, sur le bruit de la decouverte de la supposition du prince de