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parolles semblables, desquelles les autres s’engraissent. Voila l’invisibilité de nos invisibles de Maretz du Temple aux faux-bourgs S. Germain.

Essans aux faux-bourgs S. Germain des prez, chez un Italien maquereau30 signalé si jamais il en fust, et se voyans privez de tout secours humain, et mesme de l’execution des promesses du nigromencien, confirmées par Astarot, de ne les laisser jamais la bourse vuide, et que leurs enseignemens ne leur apportoient aucun profit, parce qu’il ne venoit vers eux que des volontaires, des frippons et des vagabonds qui n’ont rien que la cappe et l’espée, ils resolurent que l’un d’eux s’iroit à Lyon pour se plaindre au negromencien de leur necessité. L’un doncques y fut, qui, au lieu d’estre le bien venu, receut mille paroles injurieuses de leur maistre ; et pour couronner leur fin finale, il luy dit : « Va, et dit à tes compagnons que pour avoir manqué en leur debvoir, ils ont encouru l’ire et l’indignation du Très Hault, qui est le seul subject pour lequel ils ont esté habandonnez, et que toy et eux se preparent à la mort, car le temps est plus proche qu’ils ne pensent. »

Voila nostre invisible bien estonné, qui raconte à ses compagnons plustost la mort que la vie, plustost la misère d’une eternelle pauvreté que non pas l’esperance de paroistre riches et puissans comme


30. Il y avoit beaucoup de gens de cette espèce au faubourg Saint-Germain, surtout dans la partie où se trouvoient les maisons bâties par la reine Marguerite. (V. t. 1, p. 207.)