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servira assez. Comme sa curiosité l’a precipité dans les enfers, la magie, la nigromencie, les enchantemens et les horoscopes servent d’academie aux enfans du diable ; les ambiguitez qu’un nigromencien italien donna au roy François le grand monstrant assez la malice de l’enfer. Ils ne parlent jamais ouvertement et se confient plustost à la philosomie de celuy qui leur parle qu’à la doctrine de leurs mathematiques.

De dire que le diable n’ait pouvoir (entend que Dieu le permet) de porter un homme d’une part à l’autre, qui est une espèce d’invisibilité, la preuve s’en voit tous les jours. Il se trouvera des Basques


histoire connue fut publiée à Francfort en 1588, cum gratia et privilegio, chez Jean Spies. En 1599, Georges-Rodolphe Widmann avoit publié à Hambourg une seconde histoire de cette vie magique et livrée au diable. On tira de l’une et de l’autre un petit livre écrit en françois : l’Histoire prodigieuse et lamentable de Jean Faust, grand et horrible enchanteur, avec sa mort épouvantable ; Rouen, 1604, in-12. L’œuvre de Goëthe est sortie de là, comme l’aigle de son œuf ; on y trouve tout le poëme, même Méphistophélès, avec une toute petite différence de nom. C’est Méphostopholis qu’il s’appelle. Avant ces petits livrets, on ne connoissoit guère le docteur Faust que par ce qu’en a dit l’abbé Trithême dans une de ses lettres, datée du 20 août 1507 (Haguenau, 1536, chez J. Spiegel) : « Faustus junior, y est-il dit, fons necromanticorum, astrologus, magus secundus, chiromanticus, agromanticus, pyromanticus, in hydrâ aste secundus… venit Staurosum, et de se pollicebatur, ingentia dicent se in alchemia, omnium que fuerant unquam esse perfectissimum, et scire atque posse quidquid homines optaverint. »