Page:Variétés Tome IX.djvu/285

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

« Levez la main », ce qu’ils firent, et, leur main levée, il leur fit faire ce serment :

Vous promettez tous en general et en particulier de ne jamais desroger aux articles que vous avez soubscripts, par vostre sang, de voz noms et sur noms, quoy qu’il arrive ou puisse arriver, et de fermer l’oreille aux predicateurs de l’Evangile du Christ, ains de vive voix publier, annoncer et prescher toutes les nations où vous serez enlevé selon vos pensées, la verité du règne très hault duquel je suis le messager, afin que par voz predications, leçons publiques ou particulières, vous attiriez à vous et à nous les erreurs des hommes de ce siècle, qui croyent l’immortalité de l’ame ? À quoy chacun respondit oüy. Ceste parole dicte, Astarot reprend les articles, et, de la part de son maistre, les ratifie, les confirme et les approuve, et promet les entretenir de point en point selon leur forme et teneur à l’esgard de ce qui a esté promis par le nigromencien.

Cela fait, Astarot disparut pour assister au sabath general, qui se fait depuis les unze heures du soir jusques à une heure après minuict de la nuict de la vueille de la S. Jean Baptiste11, es environ du labirinthe qui est ès monts Pyrenées, tellement qu’il ne restera plus que le nigromencien avec noz invi-


11. C’est, en effet, le jour du grand sabbat, ce qui n’empêchoit pas celui qui se tenoit régulièrement toutes les semaines, dans la nuit « du mercredi venant au jeudi, ou du vendredi venant au samedi. » (De Lancre, De l’inconstance des démons, p. 66.)