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luy noz noms et noz surnoms, que nous avons posez de noz mains en fin de chacun article. Voila pour ce qui regarde noz volontares.

Ô mal heureuses gens ! Ô Dieu ! souverain createur du ciel et de l’univers, pouvez vous voir de vostre throsne empiré un traité semblable, fait au prejudice de vostre grandeur ! Souffrez vous qu’un enchanteur abuse de vostre nom, donnant l’epithète au diableté de très hault, luy qui est englouty dans le profond des enfers ! Permettez vous, ô Dieu ! que la magie ait tant de pouvoir que de seduire des hommes et leur faire renier leur Createur, leur foy et leur baptesme ! Mais, bien plus, Seigneur, pouvez vous voir de l’œil, sans decocher vostre foudre, les detestations que ces renegats font, non seulement des sacrements, mais de la resurrection de l’ame ? Ha ! Seigneur, vous le permettez pour quelque raison : vous endurcissez leur cœur, afin que par l’establissement de ceste croyance frivole, voz predicateurs paroissent plus que jamais zelez et affectionnez à renverser et boulleverser ces esprits hypocondriaques, plains de manie et remplis de folie.

Puis-je passer soubz silence cette abjuration qu’ils font de la resurrection de la chair, veu que les plus infidelles, les plus payens et les plus incredules y ont aucunement adjousté foy ? Pithagoras, quoyque payen, dit que l’ame raisonnable est capable de parvenir, non seulement à la condition des heros, mais encore de les surpasser de beaucoup, jusqu’à s’unir à l’essence de Dieu ; et dit plus, que si, delaissans la prison de ce corps, nous passons en la